Explorateurs par Terre et par Mer autour du Monde
1er Mars 2025.
Arrivés à Buenos Aires sans encombres, nous nous envolons vers Ushuaia dans un avion affrété spécialement par Ponant, notre compagnie de navigation. Seulement 45 passagers pour un Boeing de 200 places.
Promenade en bus dans les environs d’Ushuaia, vers un belvédère d’où l'on découvre que malgré la latitude la végétation reste très dense, c’est la forêt subantarctique de hêtres. Le fond de la large vallée glaciaire est une tourbière, pratiquée en hiver par les skieurs et les motoneiges, aujourd’hui c’est l’automne ici la tourbière prend une teinte rouge. A 600 mètres d’altitude la végétation disparait et sur les hauts sommets, la neige est éternelle.
Un magnifique restaurant propose des méchouis où plusieurs agneaux grillent très lentement autour d’un foyer.
Un régal !
Embarquement à bord de l’Austral, le voyage commence en fin d’après-midi.
Premier arrêt en face de Port Williams dans le détroit de Beagle où un pilote chilien monte à bord. Les conditions météo étant exceptionnelles, le Commandant décide d’envisager pour le lendemain matin une navigation jusqu’au Cap Horn puis d’en faire le tour avant de continuer comme c’était prévu initialement vers les îles Malouines. Il faudra revenir à Port Williams pour débarquer le pilote comme l’exige le règlement.
2 Mars 2025.
Mer plate, vent nul, ciel bleu, température agréable.
Ici cela ne doit se produire qu’une fois par siècle !
Il est donc indispensable de découvrir le Cap Horn, le Ponant jette l’ancre aux pieds du phare et depuis la marina de l’Austral aménagée à l’arrière du bateau nous embarquons sur les Zodiac.
Premère étape, monter jusqu’au Fort, des marches sont aménagées et la pente est rude.
Quelques instants plus tard, se trouver aux pieds du phare le plus extrême du monde est une grande émotion. C’est un moment unique dont nous nous souviendrons à tout jamais.
Revenus à bord, l’Austral fait le tour de l’île du Cap Horn. On réalise mieux l’aspect mythique de ce site, c’est escarpé, terrifiant dans les conditions habituellement si âpres qu’ont vécu tant de navigateurs.
Lundi 3 Mars
Hier soir c’était la soirée de gala et en rentrant de notre excursion au Cap Horn, nous avons trouvé sur notre lit une invitation personnelle pour dîner à la table du Commandant, et évidemment Caroline était à sa droite.
Nicolas Jouslin de Noray est un breton de Brest, jeune père de famille de 4 enfants, d’une très grande simplicité très heureux de son métier dont il nous a fait découvrir quelques aspects particuliers relatifs aux destinations de la compagnie Ponant.
Menu « grande classe » et service du Tonnerre … de Brest !!
Aujourd’hui c’est de la navigation, direction les îles Falklands. Sur cette croisière les naturalistes sont surtout des ornithologues. Deux conférences sont présentées et ils jubilent à l’idée de nous faire découvrir ce monde d’oiseaux si exceptionnel aux Falklands pendant 5 jours.
La mer est creusée. Lorsque nous circulons dans les couloirs on pourrait dire que nous avons un coup dans le nez, mais il n’en est rien ce n’est que le roulis à moins que ce ne soit le tangage …
Heureusement, dans la nuit le calme revient, et un beau soleil nous accueille au réveil.
Notre cabine est à tribord et comme nous remontons vers le Nord, le lever de soleil est pour nous !!
Mardi 4 mars AM
L’ancre est jetée à l’île de Bleaker, au sud des Malouines, le matin de bonne heure.
L’île est en partie « réserve Nationale ». Manchots gorfous, manchots royaux, huitriers noirs et grande colonie de cormorans impériaux : au total ce sont près de 50 espèces d’oiseaux qui demeurent ici.
Une partie de l’île est recouverte par une plante endémique : tussock. c’est celle de la photo elle a la particularité de construire en quelque sorte un monticule autour du pied, elle atteint un mètre cinquante.
Pour cette matinée une randonnée pédestre est prévue pour découvrir toute la diversité d’une colonie mixte de manchots et cormorans qui se mêlent les uns aux autres, sans agressivité aucune, et semblent s’ignorer mutuellement.
A cette période de l’année les manchots finissent leur mue. Cela dure un mois, ils perdent le tiers de leur poids, perdent leur duvet, ce qui les rend très fragiles jusqu’à ce que leur plumes définitives n’apparaissent.
Ils sont installés au bord d’une falaise, on peut les approcher de très près sans les effrayer. Le soleil est de la partie : c’est une matinée magnifique.
Bientôt, quand ils auront terminé leur mue ils quitteront tous cet endroit. Ils reviendront au même emplacement deux ans plus tard lorsque leur maturité leur permet de se reproduire.
Mardi 4 mars PM
14h30 débarquement pour la ville de Stanley - Capitale des Malouines. Cette fois-ci nous débarquons à bord d’une des deux chaloupes de l’Austral.
A chaque débarquement une partie du personnel peut participer avec nous aux excursions - ils sont 150.
Stanley est une ville de 3 000 habitants sur les 4 500 de l’archipel des Malouines. Le Gouvernement y siège avec huit chanceliers, sorte de super ministres dont trois représentent les exploitants fermiers. Ils décident des besoins en nombre d’habitants de la ville, construisent les maisons ainsi que les bâtiments publics nécessaires avant d’accueillir les nouveaux résidants qui ont signifié - avant de venir - qu’ils souhaitent rester sur le territoire.
Les jeunes enfants jusqu’à 9 ans ont des écoles en ville bien sûr et dans des regroupements fermiers. Jusqu’à 16 ans ils sont regroupés à Stanley, ensuite, sauf s’ils ne le souhaitent pas, ils peuvent partir en Grande Bretagne ou en Nouvelle Zélande pour des études supérieures. 70% de ces jeunes reviennent vivre aux Falklands !!
L’excursion se fait en bus avec une guide anglophone et un des naturalistes traduit et transmet nos questions. Pas de piétons dans les rues, les gens se déplacent en voiture.
La ville est coquette, les maisons style nordique, colorées, entourées de petits jardins avec souvent des serres. Il n’y a pas d’immeuble et aux alentours des bâtiments industriels dont beaucoup de pêcheries puisque la pêche est le revenu principal de Stanley. Le tourisme est devenu le 3° revenu du pays, l’élevage des moutons était le principal revenu, il n’est plus que le second.
La Grande Bretagne est restée très attachée aux Malouines (les britanniques disent les Falkland) depuis la guerre de 14. En 1918, les allemands qui quittaient le Cap se sont dirigés vers les Malouines pour les anéantir, mais les Britanniques ont coulé l’un de leur navire de guerre : plus de 2 500 allemands ont péri.
Depuis, les Britanniques gardent une force militaire très importante sur le territoire.
C’est pourquoi, en 1982 pendant la guerre dite « des Malouines » les Argentins ont perdu cette guerre.
Une stèle de madame Thatcher qui gouvernait la Grande Bretagne à ce moment est à côté du monument aux morts, très imposant.
5 mars.
Le journal de bord d’aujourd’hui prévoit une découverte de l’Ile Barren - site exceptionnel de reproduction de manchots et cormorans - et l’après-midi traversée du détroit des Malouines pour atteindre au Nord d’autres îles (en tout aux Malouines il y a 750 îles).
Sur la carte jointe on repère bien les deux principales îles : celle de l’Est sur laquelle nous étions ces derniers jours et celle de l’Ouest.
L’Austral jette l’ancre à côté de l’île Barren tout au Sud de l’île de la grande île de l’Est. Malheureusement le vent est à plus de 50 Km/h, les vagues déferlant sur la marina : impossible de naviguer en zodiac et d’échouer sur une plage… l’expédition est annulée.
Pour la première fois, un navire de croisière allait emprunter ce chenal. Il est peu profond et quelques écueils le rendent dangereux. Il a été annoncé que pendant cette traversée la Passerelle serait interdite aux passagers, les dangers inhérents à ce parcours nécessitant une grande vigilance.
Le projet est à nouveau étudié de près mais il est finalement annulé. L’Austral va rejoindre cette nuit le Nord des Malouines en passant par l’Est pour se mettre à l’abri relatif du vent d’Ouest particulièrement violent. La nuit est très agitée, de nombreux passagers en parlent mais pour nous deux : elle fut très bonne !!
Jeudi 6 mars
Alexandre vient de débarquer du Zodiac sur l’île Carcass au Nord Ouest de l’archipel des Malouines.
Il y a une petite marche de 30 minutes environ avant d’arriver sur la grande plage où les manchots vivent en colonie. C’est la période de mue, les manchots royaux adultes restent à côté des deux poussins pendant un mois pour les protéger. des prédateurs.
Les poussins comme ces deux petites boules grises de duvet perdent la moitié de leur poids et semblent très épuisés. Habituellement leur queue ne touche pas terre lorsqu’ils sont debout.
D’autres ont terminé leur mue et il nous semble qu’ils s’approprient les éléments : ils courent sur la plage les uns derrière les autres, brusquement font demi tour, ou encore font un petit plongeon dans l’eau… de vrais petits enfants !!
Caroline pose devant la colonie de manchots gorfou : les poussins perdent tant de duvet que le sol est vraiment jonché de ces minuscules petites plumes. Les couleurs sont très claires tout autour de nous sur ce site : le sable blond, les petites plantes vert clair et ce duvet gris très clair.
Vendredi 7 mars
Encore une colonie de manchots !!!
Mais oui ! pour l’atteindre il faut grimper 1/2 heure sur une piste très noire au milieu des tussoks.
Arrivés en haut, le terrain devient glissant, en approchant du bord de la falaise parmi les nids des manchots d’autres oiseaux dont beaucoup d’albatros avec leur poussin, celui-ci sur la photo est niché sur une « cheminée » que les parents ont édifiée !
Sur ce site, une grande variété d’autres oiseaux vit sur place, ils ont un rôle social.
Ils nettoient les déjections, en effet les parents albatros captent leurs proie en mer, les digèrent à moitié et lorsqu’ils reviennent à terre pour nourrir les poussins, ils crachent une sorte d’huile rouge orangée dans le bec de leur petit, tout n’atteint pas le poussin, et le reste tombe au sol, les poussins ne peuvent la récupérer et les oiseaux s’en emparent.
L’albatros en vol est splendide, mais étant très imposant, il est très maladroit lorsqu’il atterrit. Nous assistons à ce spectacle assez inouÏ. L’envol se fait comme pour le para-pente : vent debout à partir de la falaise.
Un autre spectacle est offert : un jeune cormoran enfouit profondément sa tête et son cou dans le gosier du parent qui revient de la pêche
Des accidents se produisent bien sûr et les oiseaux prédateurs sont là pour se précipiter sur l’accidenté afin de le partager : urubus à tête rouge, caracaras et autres servent de « croque-mort » mais évitent aussi l’approche d’éventuels rats qui eux en plus transmettent les maladies.
Sur le chemin du retour, ce magnifique albatros à sourcils noirs niche si près que nous faisons un détour de quelques mètres pour ne pas le déranger. Il est vraiment splendide avec son bec jaune et ses yeux qui semblent maquillés…
Pour touts ces sorties nous mettons nos parkas Ponant sur un Tee-shirt, c’est le vent qui est le plus gênant, la température est de 12°, le soleil était là mais les nuages arrivent et lorsque nous débouchons sur la plage d’embarquement des Zodiac, un rayon de soleil éclaire l’Austral qui paraît tout blanc : voici la photo !!
Et pour finir cette belle journée : voici une épave sur notre parcours, cherchez bien, il y a 3 oiseaux qui y ont élu domicile !!
Samedi 8 mars
Débarquement sur l’île Steeple Jason, la plus au Nord et à l’Ouest de l’archipel accueillant la plus grande colonie d’albatros à sourcils noirs du monde.
Ils vivent avec de nombreux manchots et nous assistons à des scènes de ménage, on « se prend le bec » !!
Plus loin sur la plage, nous découvrons une colonie de manchots gorfou sauteurs. En voici un qui a trouvé un rocher un peu plus chaud et fait un brin de sieste.
Ces manchots ont la tête noire, des sourcils jaunes qui forment des aigrettes tombant sur le côté et au milieu une aigrette noire. Ils mesurent entre 40 et 45 cm et pèsent entre 2 et 4 kg.
A côté des zodiacs, au retour, quelques canards, dressés sur une patte pendant que l’autre patte se réchauffe dans leur plumage…. pour le moment, ils semblent n’avoir rien d’autre à faire.
Cette sortie était très boueuse et glissante, en arrivant pour réembarquer, deux petits « lave-bottes » sont là avant de grimper sur le Zodiac.
Ce sont des bacs remplis d’eau avec deux brosses latérales qui sont fixées et une brosse au fond du bac également.
Nous montons sur le Zodiac avec les bottes presque propres, mais attention, une fois à bord de l’Austral, il y a encore une séance de lavage de bottes dans des bacs, et cette fois un membre d’équipage nettoie nos semelles au karcher !
Avant de monter les premiers escaliers nous passons dans un autre bac rempli d’un produit désinfectant, ensuite un membre de l’équipage scanne notre « carte d’identité Ponant » afin d’être certain que tous les passagers qui ont quitté le navire, remontent bien à bord.
Avant de rentrer dans le salon, nous quittons nos bottes avec des tire-bottes installés à côté des fauteuils du pont.
Nous pouvons alors « fouler » sans salir la superbe moquette du salon !!
La fin de l’expédition : nous quittons l’île Jason en direction des côtes de l’Argentine.
Le vent d’ouest est très fort, la mer se creuse de plus en plus mais notre navire dispose de stabilisateurs vraiment très efficaces. Dans ces moments là, dans tous les couloirs du navire, des pochettes contenant des petits sacs étanches sont à la disposition des passagers en difficulté.
Ni l’un ni l’autre ne sommes gênés par l’état de la mer, le lendemain quelques personnes racontent qu’elles ont été un peu indisposées : rien de grave !.
La première escale argentine est prévue à Camarones, (cela signifie : crevette, ce port était un centre de pêche intensive de la crevette, d’où son nom). Une houle de 4 mètres rend l’escale impossible et nous continuons vers Puerto Madryn sur la Péninsule de Valdes.
L’Austral est à quai et un bus nous embarque pour un trajet assez long jusqu’au Nord de Valdes : Punta Norte.
Par un heureux hasard notre guide, notre chauffeur et nos deux naturalistes (Petra & Alain) nous tiennent en haleine tout au long du trajet de plus d’une heure. Le chauffeur a l’oeil, et lorsqu’il aperçoit un animal étrange, il s’arrête, fait marche arrière pour permettre à tous les passagers de faire les meilleures photos.
La circulation est quasiment nulle, seuls les touristes qui se dirigent vers les haciendas du bord de mer l’empruntent. Ces grands propriétaires terriens élèvent des moutons mérinos et ont adapté les bords de mer de leurs propriétés, là où les animaux marins sont installés depuis des générations en parcs protégés par l’administration de la province.
Les paysages sont à peine vallonés, il n’y a pas d’arbres, des petits buissons fleuris d’une quarantaine de centimètres, guanacos et moutons broutent une herbe rase qui pousse sur un sol balayé par les vents de la Cordillère des Andes ou les vents marins en permanence. Quelques petites éoliennes émergent de-ci de-là au milieu des champs tous clôturés pas des barbelés. Les éoliennes pompent une eau saumâtre pour abreuver les troupeaux.eaux.
Arrivés en bord de mer, c’est le spectacle des colonies de lions de mer avec leurs petits, et les manchots de Magellan (ceux qui creusent des terriers pour s’abriter du vent et couver leurs oeufs).
Mercredi 12 mars.
L’Austral est à quai, même les gens les plus sensibles au mal de mer n’ont pas souffert jusqu’à présent. Une nuit à quai a mis tous les passagers de bonne humeur, et nous embarquons sur un grand zodiac d’une capacité d’au moins 25 places. Sur la photo Alexandre - comme les autres passagers - semble un peu engoncé dans son gilet de sauvetage qui n’est pas vraiment gênant en fin de compte !!
Au sud de Puerto Madryn, nous longeons des falaises avec de belles grandes maisons et puis des plages, dont une est aménagée en centre de plongée, mis en place par un passionné qui y a coulé des épaves… de nombreux camping-cars sont sur la plage eux aussi.
Nous arrivons sur une plage où une colonie de lions de mer avec leurs petits de deux mois se prélassent, les juvéniles s’approprient le milieu marin, mais ne s’aventurent pas loin du bord, ils ne vont pas plus loin que là où ils ont ‘’pied’’.
Le lion de mer, membre de la famille des otaridés, est également connu sous le nom d’otarie. Les otaries existent depuis environ 25 millions d’années. Elles font partie des pinnipèdes, des mammifères aquatiques dont les membres se sont adaptés en nageoires. Le mâle est 3 à 4 fois plus imposant que la femelle, il peut mesurer trois mètres et peser une tonne.
Malgré ce poids, à terre il se déplace avec agilité, se met debout sur ses 4 nageoires, parvient à courir et à escalader les rochers du bord de mer. Il est un excellent nageur, mais ne tient en apnée que 2 minutes, et de ce fait ne descend pas à plus de 50 mètres sous l’eau. Il reste donc près des côtes et se nourrit de petits poissons, de mollusques de calmars et de poulpes.
Le mâle forme un harem, défend farouchement son territoire en se livrant à des combats rituels impliquant grognements, rugissements, coups de tête et morsures parfois sévères ; pour s’en préserver, son cou est garni d’une crinière très fournie, la peau à cet endroit est très épaisse et recouvre une imposante couche de graisse.
Plus haut sur la plage, dans les falaises de calcaire blanc, une colonie de cormorans est installée.
Jeudi 13 mars
Puerto Madryn quitté hier midi, direction Buenos Aires. A bord les passagers se sentent à la fin d’une belle histoire, nous deux, sommes zen en pensant aux 26 jours à bord de l’Austral sans changer de cabine pour ne quitter Las Palmas que le 8 Avril !!
Ce soir le Commandant Nicolas Jouslin de Noray nous invite au traditionnel Cocktail de l’Au-Revoir. En arrivant dans le couloir du Pont 3 on est accueillis par le Commandant et la Directrice de Croisière (Pauline), le Maître d’Hôtel offre uns coupe de champagne et nous rentrons dans le salon en passant devant la haie d’honneur de tous les officiers, naturalistes et personnel administratif qui sont sur leur 31. Les jeunes femmes sont toutes plus élégantes les unes que les autres, très à la mode avec leurs plus beaux sourires.
Le Commandant présente ensuite tout l’équipage : cuisines, ménages (philipins) et entretien du bâtiment.
Il fait ses adieux et nous invite a rejoindre le Pont 2 pour le Dîner de Gala que nous passons avec nos nouveaux amis : Roselyne et Daniel.
Sur la photo, de gauche à droite : le Médecin Bernard Manuel, l’Ambassadrice de voyages (Marica, celle qui vend les futurs voyages aux passagers) et notre Commandant.
Cette nuit, à 3h18 une éclipse totale de la lune avait été annoncée, Caroline ne veut rien rater, elle se lève, s’habille et file au Pont 6 - de proue - pour photographier.
Le résultat n’est pas vraiment à la hauteur, mais sur le site de « l’Observatorio Central » de Buenos Aires, la photo est parfaite. Contrairement aux éclipses du soleil, les éclipses de la lune - même totales - restent visibles en rouge. Ceci est du à la diffraction de la lumière à la périphérie de la terre, les plus basses fréquences rouges sont suffisamment déviées pour que la lune reste éclairée.
Vue par notre appareil photo dans des mauvaises conditions.
Vue dans nos jumelles.
Vendredi 14 mars
Quelques heures plus tard, très au Nord dans l’estuaire, près de Montevidéo, au lever du jour, l’Austral ralentit (nous avions été prévenus) une chaloupe s’approche et trois pilotes argentins montent à bord. Ils resteront jusqu’au débarquement samedi 15 mars au matin.
Le Rio de la Plata est l’estuaire commun aux Rio Parana et Uruguay, formant sur la côte Atlantique Sud Américaine une entaille de 277 km de long. Selon les géographes, le Rio de la Plata est considéré comme un fleuve, un estuaire, un golfe ou une mer.
La navigation jusque’à Buenos Aires est délicate : les fonds ne sont pas stables, un chenal très étroit est dragué à 10 mètres et balisé. La profondeur de l’estuaire est en moyenne de 11 mètres, notre tirant d’eau est de 5 mètres !!
Samedi 15 mars
Les passagers débarquent très tôt et l’appareillage est prévu à 18 h, les nouveaux passagers arriveront dans l’après-midi.
Le soleil disparait derrière les buildings de Buenos Aires.
L’Austral quitte le quai, le nouveau Commandant - Rémi Génevaz - surveille la manœuvre depuis la passerelle. C’est le début de notre seconde croisière : traversée de l’Atlantique, destination : les Canaries. (16 jours de navigation).
La passerelle est ouverte aux passagers à deux reprises dans la journée et les Officiers qui nous accueillent sont heureux de nous parler de leur métier.
Pendant la première navigation de Ushuaïa à Buenos Aires l’Austral a parcouru :
2 658.63 MN (milles nautiques) soit : 4923.78 km ( & MN = 1,852 km
Dimanche 16 mars
L’Austral va nous conduire jusqu’aux Canaries.
La traversée de l’Atlantique, quelle affaire !!
L’Océan Atlantique, l’un des cinq grands Océans de la Planète, est le deuxième plus grand Océan par sa superficie de 106 640 000 km2, juste derrière l’Océan pacifique. Son existence remonte à environ 180 millions d’années, suite à la séparation des plaques tectoniques.
Mardi 18 mars
Nous avons pris nos marques et la partie de Scrabble après le déjeuner est considérée avec amusement par les autres passagers à qui nous ne nous proposons pas de jouer… pourquoi ?
Mercredi 19 mars
Une leçon sur la migration des orques (épaulards).
La migration des orques est un comportement fascinant et complexe qui varie considérablement en fonction de la population et de la région. Contrairement à certaines espèces qui ont des routes de migration fixes, les déplacements des orques sont principalement dictés par la disponibilité de la nourriture et des facteurs environnementaux. Il existe trois principaux types de population d’orques : résidentes, nomades et offshore.
Les orques résidentes, que l’on trouve dans des endroits comme le Nord Ouest du Pacifique, tendent à suivre les schémas de migration de leurs proies, notamment des poissons comme le saumon. Elles restent généralement dans des zones côtières spécifiques, se déplaçant de manière saisonnière en fonction de l’abondance des poissons.
Les orques nomades quant à elles, sont pas imprévisibles et parcourent de plus grandes distances pour chasser des mammifères marins tels que les phoques et les lions de mer - sans dédaigner les manchots.
Les orques offshore, vivant loin des côtes, sont connues pour parcourir de vastes régions océaniques à la recherche de bancs de poissons. Cette recherche de nourriture sur fait parcourir des milliers de km.
Le soir au dîner le Médecin du Bord - Bernard Manuel - était à notre table.
Très enclin à évoquer son cursus de médecin généraliste en Isère puis spécialisé dans la médecine de la marine pour les expéditions de l’Antarctique et finalement chez Ponant pour finir la carrière !!
Jeudi 20 mars
Cet après-midi visite des machines.
Il est dorénavant interdit de pénétrer dans la salle des machines comme on l’a fait en 2015 au cours de notre précédente croisière sur l’Austral.
Nous sommes accueillis par un jeune technicien dans le minuscule périmètre de commande des machines. Deux autres techniciens sont à leur bureau, et la « visite » va se faire uniquement sur écrans d’ordinateurs.
Voici les photos prises sur écran d’ordinateur :
moteur thermique
arbre d’hélice
armoires électriques
stabilisateur (seulement visible au cours d’une mise en cale sèche)
écran de surveillance de la production des eaux
Intéressante visite et explications d’un passionné qui veille sur « ses » machines.
Dimanche 23 Mars
Le pot-au- noir
Le pot-au-noir, zone de convergence intertropicale est une région météorologique située près de l’équateur, où convergent les alizés de l’hémisphère Nord et ceux de l’hémisphère Sud.
Cette rencontre crée une zone de basse pression marquée par des conditions météorologiques instables, comme des calmes prolongés, de fortes pluies, et des orages intenses.
L’air chaud et humide monte rapidement dans cette zone, engendrant une forte humidité et des précipitations fréquentes, souvent accompagnées de vents capricieux. Cette absence de vents réguliers, qui peut durer plusieurs jours, était autrefois un défi redouté par les marins, car elle immobilisait les navires à voile, les laissant parfois dériver sans moyen de progression.
Le pot-au-noir joue un rôle essentiel dans la circulation atmosphérique globale, affectant le climat tropical et contribuant à la formation de cyclones dans les régions environnantes.
Nous voilà dans le pot-au-noir !!
Mer calme, ciel très bas, petites pluies intermittentes, très forte humidité - tout est moite sur les ponts - mais pas de cyclone !!
Lundi 24 mars
Vers 18h30, l’équateur est franchi.
A midi au repas nous avons rencontré le Commandant et lui avons demandé l’autorisation exceptionnelle de nous rendre sur la passerelle pour photographier les GPS à cet instant précis.
Au même moment une célébration du passage de l’équateur est organisée sur le pont 6 autour de la piscine- code vestimentaire blanc - et bien sûr, le Commandant fait un petit discours que nous n’entendrons pas puisque nous sommes sur la passerelle. Il a prévenu l’officier de quart qui nous a accueilli qu’il fallait déclencher la sirène à ce moment là !!
L’aspect de la mer ne change évidemment pas, mais la sensation de passer en une fraction de seconde de l’hémisphère Sud à l’hémisphère Nord et le voir sur l’écran du GPS : c’est vraiment une énorme émotion !!
Toujours au Sud : 750 mètres avant l’Equateur - 18h :36 :13
au Nord : 37 mètres après l’Equateur - 18h :38 :22
25 mars
Jetons un coup d’œil sur nos aménagements intérieurs :
Mercredi 26 mars
La navigation nous semble calme, mais l’Austral trace sa route avec une houle de 2 mètres, quelques crêtes de vagues : c’est vraiment un navire confortable !
Depuis ce matin le ciel est vraiment gris mais il est encore bien agréable de prendre le petit-déjeuner sur le pont 3.
A la surface de l’eau des algues sont apparues.
Sommes-nous déjà dans la mer des Sargasses car elles sont les mêmes : les sargasses !!
Bien que la mer des Sargasses soit bien plus au Nord Ouest - dans les Caraïbes -ces algues sont bien des sargasses.
Ces algues brunes s’étendent sur des kilomètres à travers l’Océan et constituent un lieu de reproduction, une source de nourriture et un habitat pour les poissons, les tortues de mer et les oiseaux marins.
Cependant depuis au moins 10 ans, les sargasses s’accumulent sur les plages où elles se décomposent rapidement, dégageant des gaz contenant de l’ammoniaque et du sulfure d’hydrogène provoquant unes forte odeur d’oeuf pourri, et dangereuses à respirer.
27 mars
Depuis ce matin 4h30 nous sommes en vue de l’archipel du Cap Vert. Il comprend 10 îles et 5 ilots bien sûr tous volcaniques. Cet archipel a joué un rôle stratégique dans les routes du commerce Atlantique mais aussi dans le transport des esclaves vers les Amériques.
Nous avons donc parcouru : 3 600 milles (6 667 km) depuis Buenos Aires, à midi la profondeur était de 5 OOO m, la température de l’air :25°C celle de la mer : 24°C. Ces températures ont déjà baissé de 5 °C par rapport à l’équateur.
Vers 17h, à tribord, la dernière île du Cap Vert avec ses 3 volcans.
28 mars
Après demain nous passerons le tropique du cancer : nous quitterons la zone inter tropicale.
Ce matin petite révision de nos connaissances au sujet de Marco Polo, il y a un quizz ! Nous avons réussi à répondre à 6 questions sur 10
Et ce soir, forts de nos connaissances nous assistons à 45 minutes d’un spectacle de danse sur la scène du théâtre : Marco Polo.
Des images de Venise et d’extrême Orient défilent sur le grand écran au fond de la scène, les quatre danseurs en costumes d’époque, évoluent avec grâce et énergie sur une chorégraphie vraiment superbe.
29 mars
Pendant le repas, l’Officier sur la passerelle annonce la présence de petits dauphins à bâbord et tribord : toute la salle se lève et se précipite sur les ponts et près des hublots de la salle à manger, et effectivement des dauphins de moins d’un mètre évoluent gracieusement autour de l’Austral.
Après le repas d’autres bans de dauphins nous suivent aussi, un peu plus grands et nous arrivons à en faire une photo !!
Dimanche 31 Mars
L’Austral aborde la Grande Canarie par le Sud Est. Les volcans sont petits à cet endroit, c’est aussi le champ d’éoliennes de l’Ile. En effet, la décision a été prise d’utiliser beaucoup d’éoliennes mais de n’en installer aucune autour des cités. Le tourisme étant la principale recette des Canaries, ils protègent au maximum les paysages. Un bon point !!
Las Palmas est tout au Nord de l’Ile et de loin, dans le port une énorme Plateforme pétrolière est amarrée à un quai voisin de celui qui nous est réservé.
Voici l’Austral qui pose sa passerelle sur le quai, c’est ensuite par là que nous descendrons et remonterons.
Les premières bennes qui s’installent sur le quai sont celles qui récupèrent les ordures.
Un peu plus tard une file de camionnettes arrivera pour charger du matériel dont beaucoup de denrées alimentaires fraîches. Nous allons à nouveau nous régaler avec les poissons les fruits … etc
L’excursion de l’après-midi, nous emmène vers les Provinces du Nord sur la côte Ouest : à Arucas. Les routes sont très belles et traversent des paysages tourmentés. Des cactus et des figuiers de barbarie peuplent les pentes des volcans imposants, dans les villages des petits champs clos par des murets de pierres abritent des cultures de pommes de terre, de bananiers et de canne à sucre. Des variétés endémiques de plantes grasses et d’arbres impressionnants comme celui-ci devant l’Eglise bâtie en pierres taillées de lave sombre.
Après une agréable promenade dans cette vieille ville, c’est un jardin exotique !!
Au paravant c’était le jardin privé d’un très grand propriétaire terrien, passionné de plantes exotiques, c’est maintenant ouvert au public.
Une grande luxuriance, des arbres immenses, des variétés inouïes. Des bassins où nénuphars et tortues se partagent l’espace, et des paons - qui cet après-midi n’ont pas faut la roue !
1er avril
La fin de la croisière Buenos Aires Las Palmas.
4733,3 NM soit : 8766,07 km
Les passagers descendent ce matin très tôt et cet après-midi les nouveaux arriveront dont nos amis Christiane et Blaise.
C’est une journée à quai, matinée de liberté : allons voir l’Aquarium !!
Très belle structure sur les quais, et l'intérieur luxuriant avec l'originalité des plantes endémiques et tropicales des Canaries. On progresse dans une lumière tamisée ce qui fait encore mieux mettre en valeur les différents aquariums.
Dans le port plusieurs énormes paquebots modernes à 12 étages sinon plus et un sympathique Trois Mâts allemand : c’est ce que nous préférons vous montrer !!
Suite 1er avril et 2 avril
Nous voilà réunis tous les quatre, Christiane et Blaise sont donc à bord depuis cet après-midi et nous fêtons cette arrivée ce soir avec une petite coupe de champagne.
Réunion d’informations et exercices d’évacuation ont occupé le temps avant le dîner et le programme de demain est chargé : il faut aller dormir pendant la navigation jusque’à Lanzarote, l’île la plus au Nord des Canaries.
Pour les excursions du jour, Christiane a choisi la Fondation Manrique et le jardin de Cactus. Et nous, une exploitation d’Aloé vera et les deux plus grandes réalisations de C.Manrique tout au Nord de l’Ile de Lanzarote.
César Manrique à Lanzarote est l’emblème et il le vaut bien.
« La caractéristique principale de son art architectural est l'intégration de rochers, de pierres et de coulées de lave figées dans un lieu de vie harmonieux. Il utilise fréquemment des matériaux naturels bruts en contraste avec des formes rondes et douces façonnées à la main. Les couleurs utilisées sont souvent le noir et le gris (pierre de lave) ainsi que le blanc (calcaire et vernis). L'atmosphère de ces pièces artistiques est spirituelle et méditative, afin que la visite de ces lieux devienne un plaisir pour les sens. À l'extérieur des bâtiments, Manrique parvient aussi à nous surprendre avec des sculptures mobiles mises en mouvement par les vents alizés ».
La visite commence par l’exploitation d’Aloe Vera. Cette plante a certes des valeurs thérapeutiques, les feuilles sont coupées et on en extrait un liquide transparent, visqueux. Ce liquide sert à produire un très grand nombre de produits (gel, crème) et ils sont tous réputés pour apaiser tous les maux… je les essaye sur mon genou et je repars comme avant !!
La seconde étape est un tunnel dans la lave….
C’est une réalisation de César Manrique, les terrasses ne sont pas apparentes, recouvertes de végétation vraiment identique à celle des alentours. Ne serait-ce que le parking sur lequel stationnent les bus des touristes, on n’imaginerait pas une telle réalisation.
On aborde le tunnel naturel par un couloir en pierres de lave, ce tunnel s’est formé pendant une coulée de lave, la croûte superficielle s’est figée pendant qu’à l’intérieur, la lave incandescente a continué de s’écouler puis la coulée s’est épuisée en laissant sa voute solidifiée en forme de tunnel. Par la suite ce tunnel a été partiellement inondé. César Manrique a profité de ce décor spectaculaire pour en faire un lieu de rencontre pour les habitants et les touristes : 2 pistes de danse, buvette, un peu au delà des jardins avec une piscine - celle-ci artificielle !!.
Nous retrouvons Blaise plus tard sur le site du Mirador del Rio, tout au Nord de l’île conçu également par César Manrique.
Le panorama offert par l’immense baie vitrée en arc de cercle est l’attraction principale, vue sur un tout petit îlot et partout autour l’Atlantique !!
Christiane, elle, a été enchantée par le jardin de cactus. C’est une merveille !!
7 avril
La croisière se termine demain et nous avons rédigé le blog jusqu’au 3 ….
Nous sommes donc en retard mais il y a à bord Franck Ferrand qui nous tient en haleine les après-midi avec des sujets d’exception : le rôle des Canaries pendant et après la conquête des Amériques… passionnant ! et avant hier soir le groupe des danseurs de « Paris c’est chaud » ont donné leur spectacle, le thème était « Marco Polo ».
Nous avions un peu recherché son histoire et c’était très amusant de pouvoir rattacher leur chorégraphie à la vie si tumultueuse de cet homme !
Nous ne rédigerons la fin du voyage qu’en rentrant : ce soir nous quittons La Gomera après une journée bien intéressante et naviguons cette nuit jusqu’à la Grande Canarie pour débarquer à Las Palmas. Nous débarquons vers 9h pour l’aéroport qui nous emmène à Barcelone en 4 heures. Là nous retrouvons notre voiture et direction Perpignan.
Merci de nous avoir suivis, bien sûr en écrivant nous pensions à vous tous !
Caroline et Alexandre.